Bonne pratique – Parc commercial historique du Groupe Frey, le Clos du Chêne met en place un ambitieux tri des déchets recyclables. Entre sensibilisation, organisation des dépôts et contrôle des flux, découvrons une démarche déjà bien huilée !
A Marne-la-Vallée, sur 52 000 m2, le parc commercial de plein air Le Clos du Chêne réunit 68 enseignes qui accueillent 10 millions de visiteurs par an. Il s’agit de l’une des premières réalisations du Groupe Frey, constructeur mais également gestionnaire des parcs d’immobilier commercial qu’il conçoit et construit. Très sensible aux enjeux sociétaux, cette société foncière a revu ses statuts pour devenir une entreprise à mission – « remettre le commerce au service de l’intérêt collectif ». Elle a de plus obtenu en juin 2021 la certification Bcorp, témoignant de la réalité de ses pratiques sociales, environnementales et sociétales.
Le Clos du Chêne, réalisation historique du Groupe Frey, a entrepris en 2020 une réorganisation complète de la gestion de ses déchets. Avec ambition !
Une spectaculaire réduction du volume des déchets pour commencer
Le Groupe Frey intervient en tant que gestionnaire des déchets uniquement sur la partie la plus récente du parc commercial Le Clos du Chêne, la plus ancienne bénéficiant encore de la collecte publique. Par ailleurs, les plus grandes enseignes disposent de leur propre gestion des déchets.
« En 2019, nous enregistrions 400 tonnes de déchets par an pour 25 000 m2 de commerces. Ce n’est pas acceptable ! », raconte Aurélie Allier, directrice du Clos du Chêne. « Nous avions alors treize bennes à déchets, ouvertes et accessibles à tous. Résultat : nous devions les faire enlever et renouveler tous les deux jours ! Le simple fait de les rendre inaccessibles nous a permis de ramener ce volume à 250 tonnes/an de déchets ! »
2020
400 tonnes de déchets non triés,
donc non valorisés
2021
250 tonnes de déchets résiduels
après tri à la source
En quelques mois, les commerçants se mettent au tri 7 flux de déchets
En 2021, soit quelques mois seulement après l’initialisation d’une nouvelle gestion des déchets, les 36 commerçants du Clos du Chêne concernés trient 7 flux : cartons, papiers, plastiques, biodéchets, bois, ferraille et déchets résiduels après le tri (aussi dénommés DIB ou déchets ménagers).
Les commerçants ont réussi à changer leurs habitudes pour trier dans leur magasin les différents flux de déchets, puis les déposer dans le local à déchets qui leur a été attribué.
La présentation et légitimation de « Monsieur Tri »
Pour arriver à ce résultat, l’équipe a mis en place une action de sensibilisation au tri au long cours, avec l’aide de l’agence Veolia d’Emerainville et de son agent, présent à temps complet dans le parc commercial.
« Deux mois avant l’ouverture des nouveaux locaux de tri, avec la présentation du projet et le rappel de son budget, j’ai diffusé aux commerçants les photos des anciennes bennes débordant de déchets, sourit la directrice du Clos du Chêne. Un mois plus tard, j’ai distribué les guides de tri. Deux semaines après, je suis personnellement passée dans tous les commerces pour rappeler les enjeux environnementaux et économiques de la mise en place du tri des déchets. Et enfin le jour "J", j’ai présenté l’agent Veolia sur site, notre « Monsieur Tri » - et non « Monsieur Poubelle » ! – en charge du contrôle du tri et de la propreté des locaux », partage Aurélie Allier.
Une organisation stricte au service de la qualité du tri
Le parc commercial s’est doté de cinq locaux de tri fermant à clé et d’une zone de regroupement et de compactage, également fermée à clé. Pourquoi cinq locaux ? Pour les rapprocher des magasins et éviter aux commerçants des absences trop longues lorsqu’ils doivent venir déposer leurs déchets.
Dans chaque local, une signalétique claire désigne la nature des déchets à déposer dans chaque bac. Pour encourager au tri, le nombre de bacs réservés aux déchets résiduels est limité au strict nécessaire.
Avant d’acheminer les différents flux vers la zone de regroupement, à l’aide du véhicule électrique acquis spécialement, l’agent Veolia vérifie la qualité effective du tri. « Il a pour mission de m’alerter à la moindre erreur de tri ou dépôt de déchets non conformes, photos à l’appui », précise Aurélie Allier.
Par ailleurs, ces locaux, partagés à trois ou cinq commerçants seulement, n’ont pas tous la même serrure. Ainsi, en cas d’erreur récurrente de tri, le commerçant fautif peut facilement être identifié…
Une action réactive et pédagogique pour contrer toute erreur de tri
Que se passe-t-il lorsqu’une erreur de tri est constatée ? La directrice réagit immédiatement auprès du ou des commerçants concernés. Par exemple, lorsque les biodéchets ont été déposés dans des sacs noirs au lieu des sacs transparents (permettant le contrôle visuel du contenu), Aurélie Allier a orchestré une nouvelle opération de sensibilisation, mobilisant son interlocutrice Veolia ainsi qu’un représentant de l’entreprise sociale et solidaire en charge de la valorisation des biodéchets en compost. Ces derniers ont expliqué pourquoi il est important de respecter les consignes de tri et ont décrit précisément la filière de valorisation.
Une autre fois, il s’agit d’un commerçant qui ne plie pas ses cartons avant de les déposer dans le local. « La première fois, je lui ai expliqué ; la seconde fois, j’ai ramené ses cartons dans son magasin et, pour lui démontrer que cela ne prenait pas tant de temps, je les ai pliés avec lui. Résultat : cela ne s’est plus reproduit ! ».
Trier les déchets, c’est économique
Fort heureusement, les « mauvais trieurs » sont une minorité en voie de disparition et nombre des professionnels du parc commercial, déjà engagés dans une démarche environnementale, sont ravis de pouvoir enfin trier leurs déchets, en accord avec leurs convictions.
Au bout de quelques mois de fonctionnement, les erreurs de tri se sont espacées. La transparence des coûts de gestion des déchets participe également au déploiement de la nouvelle discipline. Mieux vaut remplir le bac de cartons, rachetés quand le cours des matière est favorable, plutôt que celui des déchets résiduels, toujours refacturé. D’autant qu’au Clos du Chêne, « nous payons pour que nos DIB soient incinérés, plutôt qu’enfouis. Nous préférons une valorisation énergétique à l’enfouissement », précise Aurélie Allier.
Au premier trimestre 2022, 15 nouveaux commerçants du parc commercial rejoignent la dynamique du tri à la source, portant à 51 le nombre de magasins collectés et à 350 tonnes/an le volume des déchets collectés alors en 2022.
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