France Frais Val de Seine : quand, grâce aux biodéchets, le geste de tri à la source gagne tous les déchets de l’entreprise

Bonne pratique – En 2024, le grossiste en produits alimentaires France Frais Val de Seine, a réduit ses déchets résiduels de 17 à 5,5 tonnes ! L’extension de l’obligation de valorisation des biodéchets, dès le premier kilo produit, explique en grande partie ce résultat. Mais s’y ajoute un second motif : l’émergence d’une conscience élargie du recyclage et du réemploi. L’histoire d’une PME convertie au tri à la source grâce à une obligation réglementaire…
Dans ses entrepôts logistiques, les salariés de France Frais Val de Seine trient les différents flux de déchets recyclables, à commencer par les biodéchets que Veolia valorise ensuite. ©2024 ARTHURS-H
Sur ses deux plateformes logistiques, France Frais Val de Seine a confié à Veolia la valorisation et le recyclage de ses déchets. ©2024 ARTHURS-H

France Frais Val de Seine, grossiste en produits alimentaires auprès des restaurants et commerces de détail de Normandie, est une filiale du réseau France Frais. Sur ses deux plateformes logistiques, à Bretteville-du-Grand-Caux (76) et à Criquebeuf-sur-Seine (27), l’entreprise collecte et redistribue des produits laitiers, secs, frais, surgelés ainsi que des produits non-alimentaires

En 2024, l’obligation de tri à la source des biodéchets impulse une dynamique inédite au sein de l’entreprise qui décide de prendre de nouvelles mesures pour tendre vers le zéro déchet résiduel. De 17  tonnes de déchets résiduels en 2023, France Frais Val de Seine est passée à 5,56  tonnes en 2024. Comment ? En se tournant vers le réemploi, la réduction des déchets à la source et l’identification des flux valorisables.

Chiffres clés | France Frais Val de Seine

2
sites logistiques

4 000 m2
d'entrepôts 

850 t/mois 
de marchandises distribuées

15 000  
références produits

110  
 employés  

Des biodéchets plus faciles à trier grâce aux bacs positionnés dans les entrepôts 

Les biodéchets de France Frais proviennent de la casse : produits alimentaires détériorés, non-conformes et des dates limites de consommation dépassées. Avant le 1er janvier 2024, l’entreprise n’était pas concernée par l’obligation de tri de ces biodéchets à la source puisque ceux-ci ne dépassaient pas le seuil de 10 tonnes/an. Le tri reposait alors sur une unique benne installée à l’extérieur des bâtiments. Y transporter ces déchets alimentaires était problématique pour le personnel car cela engendrait des salissures et des coulures qu’il fallait nettoyer. 

Pour faciliter le tri à la source, les caisses-palettes destinées aux biodéchets sont placées au plus près des lieux de manutention dans les entrepôts France Frais Val de Seine. Veolia vient les collecter toutes les semaines. © France Frais Val de Seine.

Avec la généralisation de l’obligation du tri des biodéchets, il a fallu s’organiser ! Les bacs destinés à recueillir les déchets alimentaires sont désormais placés à l’intérieur des entrepôts, plus près des lieux de manutention et de préparation des commandes. Ils sont également collectés toutes les semaines. Ainsi, l’entrepôt de Bretteville-du-Grand-Caux compte un bac biodéchets dans sa zone de stockage à température positive et un second dans sa zone de stockage à -18°C. L’entrepôt de Criquebeuf-sur-Seine utilise un seul bac biodéchets, mais un second est disponible au cas où le premier serait plein avant la collecte.

Si une alerte alimentaire est émise ou que des produits font l’objet d’un rappel, les biodéchets concernés sont stockés dans un bac séparé pour éviter tout risque de propagation de pathogènes. Celui-ci est ensuite collecté à part, sur demande.

La part de biodéchets méthanisés optimisée grâce au déconditionnement 

Sur les deux sites, les déchets alimentaires sont déposés avec leur emballage dans les bacs dédiés. Le déconditionnement et le traitement sont assurés dans une unité de méthanisation agricole partenaire de Veolia avec pour objectif, d’une part, de recycler les matières provenant des emballages (plastiques, verres, carton…) et, d’autre part, d’accroître le volume de matières organiques méthanisées

Mieux triés, déconditionnés, les 10,56 tonnes de biodéchets collectés en 2024 ont considérablement contribué à alléger le volume des déchets non valorisés, et donc la facture de leur traitement. Ils produisent de plus du biogaz, participant à la préservation des ressources énergétiques.

Au-delà de la réduction du volume de nos déchets résiduels, le traitement des biodéchets par méthanisation présente pour nous un réel intérêt économique ! Veolia nous a accompagnés dans la mise en place du tri à la source, nous apportant des réponses à toutes nos questions, par exemple sur la possibilité de déposer les sous-produits animaux dans nos bacs dédiés aux biodéchets. Oui, nous pouvons !
Jane Lemarchand
Responsable Qualité – Marchés publics – Communication – France Frais Val de Seine

La prise de conscience de la valeur du recyclage et du réemploi 

Le tri à la source des biodéchets a eu pour effet de provoquer une prise de conscience de la valeur du recyclage et du réemploi. Dans les deux entrepôts, les personnels ont en effet constaté que le tri était finalement simple. Aussi, France Frais Val de Seine a engagé une action plus large de réduction de ses déchets, s’appuyant sur une caractérisation poussée des déchets résiduels afin de mettre en évidence de nouvelles matières à recycler ou réutiliser.

Ainsi, les papiers de bureaux et les gobelets sont désormais collectés par un acteur local de l'économie sociale et solidaire en vue d’être recyclés. 

Les palettes et les intercalaires en carton sont réutilisés pour isoler et protéger les marchandises sur les grilles des racks de stockage, limitant ainsi tout risque de détérioration lors de leur manutention.  Les emballages cartonnés en bon état sont également mis de côté dans un roll conteneur pour être réutilisés par les préparateurs de commandes. 

La réduction à la source des déchets

L’entreprise est également engagée dans une politique de réduction des déchets à la source en révisant ses propres conditionnements. Cela concerne le cerclage de film plastique qui maintient les marchandises par lot, désormais moins épais. Par ailleurs, plusieurs produits alimentaires, tels que le yaourt à boire mixé, sont désormais conditionnés en seau, ou en fontaine réduisant le volume d’emballage.

Même s’il reste encore des axes d’amélioration que Jane Lemarchand continue d’explorer avec Veolia (le recyclage de la glassine, les plastiques souillés…), les premiers résultats pour tendre vers le zéro déchet résiduel sont là : de deux collectes par mois, France Frais Val de Seine est passé à une collecte tous les deux mois, avec pour effet de réduire l’impact carbone mais aussi les coûts liés au transport.

La sensibilisation du personnel, une clé de la réussite

La sensibilisation au tri des déchets des personnels participe naturellement à la réussite de cette politique de réduction des déchets. « Le tri des déchets est dans l’air du temps, c’est rentré dans les usages. Mais nous bénéficions également d’un bon accompagnement de Veolia lorsqu’il s’agit d’informer et de sensibiliser nos équipes pour qu’elles se sentent impliquées. » explique Jane Lemarchand qui, une fois par an, rappelle à tous les consignes de tri à l’occasion de la formation hygiène et sécurité alimentaire. Elle s’appuie pour cela sur le document et la signalétique de tri conçus avec Veolia. 

Le tri à la source a rapidement été intégré par les personnels de France Frais, et nous ne constatons pas de déclassement de matière lors des collectes. Nous sommes régulièrement en contact pour travailler sur leur ambition de réduire les déchets résiduels, notamment en explorant les possibilités de valorisation.
Coralie Guillemin
Attachée Commerciales Entreprises Haute-Normandie – Recyclage et valorisation des déchets – Veolia

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